SIDO 2020 : la data au cœur des préoccupations des industriels7 min de lecture

Comment exploiter les données industrielles avec succès ? Nous vous expliquons tous les détails de 2 conférences sur le sujet : la qualité de la donnée industrielle, et comment la valoriser grâce à de nouveaux modèles d’affaires.

Les experts se sont donc succédés au salon SIDO début septembre, afin d’échanger leurs idées et bonnes pratiques pour exploiter cette fameuse data. Beaucoup de sujets ont été évoqués lors de ces échanges, qui nous montrent que les entreprises industrielles ont encore du travail pour tirer le meilleur profit de la richesse de leurs données.

Une donnée de qualité : un objectif atteignable ?

Dans le secteur industriel, peut-être plus encore qu’ailleurs, réconcilier les différentes parties prenantes autour de la donnée est complexe.

Les groupes se sont dotés de Chief Data Officers (CDO, à ne pas confondre avec le même acronyme : Chief Digital Officer) qui se voient confier de nombreuses responsabilités. Mais cela n’est pas suffisant pour se présenter comme une entreprise data-driven (pilotée par la donnée). C’est le management qui doit insuffler cette nouvelle culture jusqu’au niveau de l’opérateur, pour qu’il prenne conscience de l’importance de la qualité de la donnée.

Pour cela, il est intéressant de ne pas prendre le problème par le côté technique, mais plutôt de mettre à jour les avantages et la finalité business. Car c’est en comprenant cette finalité que l’on pourra déterminer quel niveau de qualité de la donnée est nécessaire (et suffisant). Idéalement, toute la force commerciale de l’entreprise doit être intégrée dans la réflexion. Mais là aussi, certaines difficultés de compréhension des enjeux peuvent apparaître. Pour mesurer l’adhésion à une vision « data-driven » des équipes commerciales, il faut s’attarder sur leur utilisation des outils CRM et la qualité de leur données.

Il est vrai qu’atteindre une qualité de donnée proche de 100% est un mythe. Les entreprises évoluent sans cesse, les rapprochements et rachats ont pour conséquence l’arrivée de nouveaux SI, de nouvelles règles de traitement de la donnée, de nouveaux services : on ne peut pas être à jour en permanence, tout effacer et basculer instantanément dans un nouveau système. On ne peut que tendre vers un système efficient face à une vision business. Ce qui est important, c’est de déterminer avant tout la valeur que l’on peut retirer de ces données, pour mettre en regard les moyens nécessaires pour en améliorer la qualité.

Certaines données non valorisables à ce jour (certains diront inexploitables voire inutiles) peuvent se révéler capitales pour un service futur encore non identifié. Chez PERF’ACTOR, nous accompagnons nos clients pour trouver comment exploiter votre data et la valoriser pour vos clients ou de nouveaux marchés.

Un des intervenants de cette conférence était plutôt confiant dans la capacité à faire collaborer les équipes, notamment dans le domaine de l’IoT, qui concerne à la fois l’IT, les équipes data et les opérateurs. L’objectif est de trouver le point de convergence entre ces équipes pour définir un business model stable, et en déduire ainsi le niveau de qualité et le type de donnée nécessaire.

SIDO 2020 : L’IoT redessine les contours de la data

L’exemples des objets connectés est symptomatique de ce qui se passe actuellement dans le domaine industriel.

Les activités se transforment profondément et les données collectées donnent naissance à de nouveaux services.

Encore faut-il savoir les exploiter.

On assiste aujourd’hui à une véritable lutte de pouvoir autour de cette donnée. Qui détient la donnée ? L’industriel qui la produit ou l’opérateur qui la capte ? Qui sait l’analyser ? A qui faut-il la transmettre pour en tirer de la valeur ?

Le partenariat entre Renault-Nissan et Google a été évoqué sur ce sujet. Il est clair que pour exploiter toutes ces données, il faut la bonne infrastructure, des moyens financiers, mais aussi des compétences pointues, en particulier dans l’IA qui se nourrit de ces masses de données pour en tirer une vraie valeur.

Ce sont effectivement les GAFAM qui possèdent aujourd’hui tous ces moyens. Nous n’avons pas l’équivalent en Europe.

Il est compréhensible que des grands groupes se tournent vers eux, au risque en effet de « se jeter dans la gueule du loup », en devenant de simples producteurs de produits, tandis que la vraie valeur de la donnée sera maitrisée par leurs « partenaires ».

Mais nous pouvons parier que les grands groupes négocient âprement et mettent en œuvre tout l’arsenal juridique possible pour ne pas se faire « voler » la valeur de leurs données.

Obtenir des conseils d’experts du digital pour être en mesure d’anticiper ces difficultés est clé pour la pérennité de votre entreprise, PERF’ACTOR est à même de vous accompagner avec succès sur cette thématique.

L’exemple Michelin : La « servicisation » de l’industrie par la data

Ce qui est certain, c’est que cette focalisation sur la data permet à l’industrie de faire évoluer son business model pour intégrer plus de services.

L’exemple de Michelin, présent sur cette conférence, est particulièrement représentatif de ce mouvement. Là aussi, cette évolution ne se fait pas sans partenaires technologiques de taille, comme le démontre le titre de l’intervenant : GAFAM Partnership Manager (!). Son intervention a montré que la véritable valeur ne réside pas dans la donnée collectée, mais dans l’analyse qui en est faite. Et chez Michelin, l’objectif est d’apporter un véritable service au client.

Pour développer tous ces services, l’industriel s’appuie à la fois sur des acquisitions de technologies stratégiques (ex-acteurs de la télématique dans différents pays) mais aussi sur une collaboration avec des startups, et enfin sur les capacités des grands acteurs GAFAM.

Michelin propose notamment Maestro, une plateforme de gestion de flotte pour anticiper les interventions techniques et gérer un volume de factures considérable, en particulier pour les groupes qui gèrent des flottes jusqu’à plusieurs centaines de milliers de véhicules. Et c’est précisément ce service à haute valeur ajoutée que recherchent leurs clients souscrivant à cette plateforme et non des pneus.

Alexandre Langlais, CEO PERF’ACTOR